Au coin du feu avec ... Julie
- Drine100v
- 23 avr.
- 5 min de lecture
Chaque saison, nous retrouvons des membres du réseau, au coin du feu, qui partagent leur aventure… Pour ce numéro, Julie nous raconte son parcours ...

Bonjour, est-ce que tu peux te présenter rapidement ?
Bonjour ! Je suis Julie la Jaguar («la juste jaguar», c’est mon nom des bois!). Je vis sur la petite commune d’Eyzin-Pinet, à 15 km de Vienne, dans le nord Isère. J’ai déjà 53 ans.
J’ai eu la chance de grandir au milieu de la verdure, dans des maisons avec des jardins. Au fond du jardin, nous avions notre coin un peu secret (il y avait un vieux lavoir, et la structure d’un vieux kiosque) et ma sœur et moi y passions des heures. Ma mère nous emmenait aussi régulièrement en balade près de chez nous. J’ai passé des vacances inoubliables à jouer avec mes cousins-cousines dans les prairies et les forêts de la Haute Loire, et puis dans un petit coin de la Drôme chez mes grands parents. On s’inventait des aventures, on partait « loin » en exploration, avec un panier contenant notre goûter. J’ai plein de super souvenirs.
J’ai 4 enfants (trois garçons et une fille) qui ont entre 19 et 31 ans, et depuis quasiment un an, je suis l’heureuse grand-mère d’une petite merveille ! (Mais je n’ai toujours pas trouvé mon nom de grand-mère... Si vous avez des suggestions sympathiques, je suis preneuse!)
Professionnellement, après des études-plaisir d’ethnologie, je suis devenue professeure des écoles. J’ai toujours choisi de travailler dans des secteurs « difficiles », j’y ai trouvé des équipes enseignantes innovantes et engagées dans des pédagogies alternatives qui m’allaient très bien, comme la pédagogie Freinet. Je me suis aussi spécialisée dans le milieu du handicap (déficience intellectuelle). J’ai fait beaucoup de balades avec mes élèves, et j’ai pratiqué l’école dehors durant ma dernière année d’enseignement.
Après 21 ans de service dans l’éducation nationale, je suis partie pour une reconversion professionnelle réussie : celle de pédagogue par la nature ! Je me suis aussi formée en permaculture, et j’apprends à connaître les plantes aromatiques et médicinales.
Depuis septembre, j’ai aussi rejoins une association d’éducation à l’environnement. J’y ai trouvé un boulot salarié à temps partiel, donc une meilleure stabilité financière, et une équipe sympa avec qui travailler. J’apporte mes compétences et mes connaissances, et je trouve un nouvel équilibre qui me va bien. Sauf que je travaille un peu trop, à nouveau...
Merci, quelle est ta météo intérieure en écrivant ces quelques lignes ?
Ma météo intérieure est très positive (je ne vais pas dire qu’elle est ensoleillée, car je n’aime pas opposer soleil et pluie, l’un comme l’autre étant nécessaire et vital dans un bon équilibre). Globalement, ça fait un moment que ça dure, et je crois que ça va continuer longtemps !
J’avoue que je suis tout de même obligée de mettre des œillères régulièrement pour ne pas me laisser atteindre par plein d’inquiétudes et de colère sur l’évolution du monde. J’entends, je vois, je sais, puis je me reconcentre sur du positif, il y en a partout.
Est-ce que comme beaucoup de personnes en France qui rejoignent cette aventure de la PPN, tu as encore le syndrome de l’imposteur ?
Je l’ai eu, au début oui. Au moment où je me suis lancée dans la formation, je me posais plein de questions sur ma légitimité. Lors de mes premiers ateliers au sein de Hulotte & Barboulotte aussi. Et puis progressivement, j’ai pris confiance en moi. Je me suis sentie hyper bien, à ma « juste » place, et j’ai constaté que les enfants et les adultes qui participaient à mes ateliers étaient heureux, satisfaits, enthousiastes. Alors les choses sont devenues bien plus faciles et naturelles, mes peurs se sont calmées, et je prends beaucoup de plaisir à pratiquer la pédagogie par la nature.
Est-ce que tu pourrais décrire ton projet ? Et Pourquoi as-tu rejoint le RPPN ?
Lorsque j’ai entendu parler la première fois du RPPN, il était évident pour moi qu’il correspondait totalement à ce que je cherchais, même si en fait je ne savais pas ce que je cherchais vraiment. Je voulais quitter l’enseignement scolaire, je voulais être dehors, je voulais continuer à accompagner des enfants, je voulais partager mon plaisir à contempler la nature, la ressentir, l’explorer, la respirer… Et je voulais mon indépendance ! J’ai donc effectué les différents modules de formation, et en cours de route, j’ai ouvert la forest school de « Hulotte et Barboulotte ». Au sein du RPPN, j’ai pu me former. J’ai aussi trouvé plein de monde avec qui j’avais de nombreux points communs, ça fait du bien, ça donne du courage, de la confiance, des bonnes idées, de très bons moments vécus ensemble ! Il y a aussi des différences bien sûr, qui sont enrichissantes pour la réflexion, la construction, et le partage, et au final pour la construction de l’identité de chaque pédagogue par la nature.
Si tu étais une partie de la forêt/la nature, laquelle serais tu ?
Je pense que je serais un animal, car j’ai besoin de me déplacer, de regarder, de respirer, de sentir et de toucher. J’aime le calme, l’affut, l’observation. Je serais une renarde…

Comment est-ce que tu te vois dans 3 ans?
Je me vois passer plein de temps avec ma petite fille pour partager avec elle toute ma passion pour le dehors : dans les bois, dans les prés, au bord d’une rivière, dans la gadoue des chemins, et dans le jardin ! Je lui ai offert sa première salopette étanche !
Je me vois aussi continuer les ateliers dans les bois, bien sûr, parce que ça me pose et me repose. Et parce que j’ai encore pas mal d’années à bosser, c’est une réalité !
J’ai envie de développer la culture et transformation de mes plantes, et je poursuivrai encore et toujours le jardin qui nous nourrit. Je voudrais continuer à garder mon équilibre entre mon intérieur et mon extérieur, entre les temps pour les collectifs et ceux que je me réserve, seule, les mains dans la terre.
Si tu pouvais te parler à toi-même au tout début de cette aventure, que te conseillerais tu?
« Aie confiance en toi, tu es sur ton bon chemin, écoute-toi. Quand tu te sens bien, alors tu peux partager, donner et recevoir du bon, du bien. Donc cherche ta bonne place. Accepte aussi que cette place soit mouvante, car tu vas continuer à évoluer, apprendre, découvrir, et chercher ! Sois patiente, mais fais aussi preuve d’audace ! Et éclate-toi, savoure, profite !!! »
Tu aimerais passer le relais de cette interview à quelqu’un en particulier pour la prochaine newsletter ?
Je passe le relai à Céline Eon, dans le nord-ouest, rencontrée au cours d’un module 3 en Bretagne ;)
Merci beaucoup à Julie d'avoir participé à cette rencontre au coin du feu !
Si tu souhaites en savoir plus sur les projets de Julie :
Julie Morel
Pédagogue par la nature
06 16 45 62 52
Hulotte & Barboulotte
501 montée de Pinet
38780 Eyzin-Pinet
ou d'autres projets en PPN, n'hésite pas à consulter la base de connaissances sur notre forum.
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